Édition du lundi 8 décembre 2008
Antenne de téléphonie mobile: le maire de Colomiers (31) fait constater la pose d'un mât par un opérateur malgré son arrêté
Malgré un arrêté du maire de Colomiers-en-Sigal (Haute-Garonne), lopérateur SFR a, selon le quotidien "La Dépêche" (6/12), implanté un pylône de téléphonie mobile dans le quartier des Marots.
La mairie a fait constater la pose du mât par un huissier. «On n'est pas d'accord, on continue notre démarche», dit le maire Bernard Sicard - dont le dernier arrêté avait cependant été suspendu lété dernier par le Conseil dEtat.
En août 2007, il avait pris un second arrêté prononçant le retrait de son premier arrêté du 2 juillet précédent, le second indiquant quil ne s'était pas opposé aux travaux dimplantation déclarés par lopérateur, ce qui revenait à une décision de rejet implicite du recours gracieux de lopérateur contre le premier arrêté.
Jérôme Richez, le directeur régional de SFR, interrogé par le quotidien, relativise l'affaire: «On travaille en transparence. On respecte la réglementation en vigueur et le seuil fixé par l'État est très bas, bien loin des notions de risques. Nous continuerons de dialoguer avec la mairie et les riverains.»
Mercredi dernier, le maire a envoyé un courrier à SFR, «le mettant en demeure ce jour de cesser tous travaux d'édification du pylône», argumentant sur le non-respect des limites de terrain définies par le règlement du plan local d'urbanisme de la commune.
Selon Me Brigitte Charles-Neveu du cabinet d'avocats Neveu et Charles, qui consacre un article à ce sujet sur son blog, le principe de précaution est de plus en plus «invoqué devant le juge administratif, notamment à propos des antennes relais de téléphonie mobile. Mais le Conseil dEtat se montre relativement peu enclin à élargir plus que de raison les espaces - au demeurant mal définis - du principe de précaution.» Ainsi, en annulant larrêté municipal de Colomiers du 2 juillet 2008, le Conseil dEtat «a eu loccasion de rappeler sa jurisprudence sur ce point par une décision rendue au profit de la société SFR en matière de référé suspension.»
La haute juridiction jugeait que «le maire (
) ne pouvait procéder au retrait de l'arrêté du 2 juillet 2007 de non opposition aux travaux déclarés par la Société française de radiotéléphonie sans avoir préalablement mis celle-ci à même de présenter ses observations, (
)» et «(
) que le maire ne pouvait se fonder sur l'article 1UE11 du règlement du plan local d'urbanisme de la commune pour s'opposer aux travaux projetés (
).» Pour lavocate, «il y a tout lieu de sattendre à une décision dannulation, au fond, de larrêté dont il sagit.»
Rappelons que lAssociation des maires de France et lAssociation française des opérateurs mobiles ont publié un «Guide des relations entre opérateurs et communes» pour limplantation des antennes relais de téléphonie mobile. Ce document réactualisé en décembre 2007 offre notamment une mise à jour des avis scientifiques et des règles durbanisme et introduit quelques précisions sur lutilisation du téléphone mobile.
- Pour accéder à larrêt du Conseil dEtat, voir premier lien ci-dessous.
- Pour accéder au «Guide des relations entre opérateurs et communes», voir deuxième lien ci-dessous.
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